Le cap des 5 000 exoplanètes découvertes vient d’être franchi !
5 000 exoplanètes ! C’est le nombre de nouveaux mondes découverts en 30 ans. L’annonce que ce cap symbolique vient d’être dépassé a été faite lundi 21 mars 2022 par la NASA, après l’ajout dans le catalogue officiel (où ne figure que les planètes confirmées et qui ont fait l’objet d’une étude publiée) de 65 nouvelles planètes.
Ainsi que le rappelle joliment l’Agence spatiale américaine en préambule de son communiqué de presse :« Il n’y a pas si longtemps, nous vivions dans un univers avec seulement un petit nombre de planètes connues, lesquelles sont toutes en orbite autour de notre Soleil ». Au début des années 1990, et ce jusqu’en 2006, nous en comptions officiellement neuf. Elles sont huit maintenant — dont une, la troisième, qui abrite la vie (et peut-être d’autres).
Cela fait longtemps que les astronomes rêvent de découvrir d’autres mondes, ailleurs, en orbite autour de ces soleils qui brillent la nuit. Giodarno Bruno en avait l’intuition voici cinq siècles, à la Renaissance. Il avait lu nombres d’auteurs antiques, savants et philosophes, redécouverts à cette époque, tels Épicure, Leucippe et Lucrèce, des précurseurs qui cultivaient l’idée de pluralité des mondes. Pour eux, il ne pouvait pas en être autrement : chaque étoile qui est comme un soleil est donc un foyer autour duquel tournent des planètes… Mais aucune ne pouvait le prouver. Il a fallu du temps pour que l’Europe accepte que la Terre ne soit pas le centre de l’Univers, pas plus que le Soleil d’ailleurs. Et ce n’est qu’au XXe siècle que l’humanité a réalisé que son Étoile est un membre parmi des dizaines de milliards d’autres. Et cela ne s’arrête pas là, nous vivons dans un ensemble gigantesque, un univers-île, une galaxie, laquelle n’est ni unique, ni isolée. Elles sont en réalité des centaines de milliards éparpillées dans l’Univers…
Premières exoplanètes
Puis en 1992, des astronomes découvrirent trois corps en révolution autour d’un pulsar, le reste d’une étoile. Deux ans plus tard (et officialisé en 1995), Michel Mayor et Didier Queloz débusquent à l’Observatoire de Haute-Provence la première planète autour d’une étoile comparable au Soleil. Coup de tonnerre. Ce fut même la stupéfaction car Pegasi 51 b ne ressemblait à rien de ce que l’on connaissait jusqu’ici : un monde géant et gazeux très proche de son étoile. Là où notre Jupiter met 12 ans pour faire sa révolution, Pegasi 51 b n’a besoin que de 4 jours ! Comment est-ce possible ? S’ensuivirent des centaines de découvertes de Jupiter chaude. Finalement, la configuration de notre Système solaire serait plus l’exception que la norme.
En 30 ans, les chercheurs et chasseurs d’exoplanètes sont allés de surprise en surprise, détectant des mondes de tout type et même dans des endroits qu’ils ne soupçonnaient pas. Il y a celles qui sont toujours là, malgré la fin de leur étoile, et celles qui ne semblent pas être dérangées d’être dans un système d’étoiles doubles ou triples. D’ailleurs, si vous pensiez que la planète Tatooine, dans Star Wars, est impossible et qu’elle ne peut être que de la science-fiction, c’est raté : il y en a partout !
5 000 planètes découvertes, ça fait plutôt beaucoup, n’est-ce pas ? Eh bien non, cela ne représente vraiment qu’une toute petite fraction de la réalité. Ne serait-ce que le nombre d’exoterres dans la Voie lactée, celui-ci est estimé à plus de 6 milliards… Ce n’est pas rien. Or pour l’instant, on en a détecté que quelques-unes. Nous sommes vraiment à l’aube de grandes découvertes.
5 000 exoplanète découvertes et toujours pas de vie ailleurs ?
Et parmi ces 5 000 exoplanètes, combien sont potentiellement habitables ? Combien sont habitées ? Si nous n’avons toujours pas découvert de planètes avec de la vie, cela veut-il dire que nous sommes seuls dans l’Univers ? La réponse, bien sûr, est non. Nous n’en sommes qu’au début et il est encore difficile pour nos instruments actuels de caractériser les atmosphères lointaines et identifier des biosignatures.
« Selon moi, il est inévitable que nous trouvions une forme de vie quelque part, probablement primitive » a confié Alexander Wolszczan, découvreur de la première exoplanète, à la NASA qui l’interrogeait. Sans doute que la plupart des chercheurs partagent cet avis. Il paraît difficile en effet d’imaginer que les centaines de milliards de planètes dans la Galaxie soient toutes stériles… Toutes à l’exception d’une. Ce serait être une fois de plus anthropocentrique.
Après le satellite Kepler, TESS est maintenant le principal chasseur d’exoplanètes. Le télescope spatial Webb, lancé fin 2021 et bientôt actif, va apporter son concours. De nouvelles missions vont bientôt accroître les découvertes et nos connaissances de ces autres mondes, ARIEL de l’ESA, et le télescope spatial Nancy Grace Roman.