Cet astéroïde découvert en janvier a donné de belles frayeurs aux astronomes
Les astronomes ont eu quelques belles frayeurs en janvier dernier, quand ils se sont aperçus que l’objet 2022 AE1, qui venait d’être détecté (le 6 janvier), présentait une note relativement élevée sur l’échelle de Palerme (atteignant -0.66), suffisamment en tout cas pour redoubler d’attention et le suivre de très près. L’astéroïde d’environ 70 mètres montrait un risque non négligeable de collision avec la Terre dans un an et demi, le 4 juillet 2023… !
« En presque 10 ans à l'ESA [l’Agence spatiale européenne, NDLR], je n'avais jamais vu un objet aussi risqué, s’est exclamé à son sujet Marco Micheli, chercheur au NEOCC (Near-Earth Object Coordination Centre) de l'ESA dans le communiqué. Ce fut un plaisir de suivre 2022 AE1 et d'affiner sa trajectoire jusqu'à ce que nous ayons suffisamment de données pour dire avec certitude que cet astéroïde ne nous frapperait pas ».
La traque difficile de 2022 AE1
Aussitôt sa découverte, les astronomes ont cherché à obtenir le plus d’informations possibles à son sujet à travers plusieurs télescopes essaimés dans le monde afin, bien sûr, d’affiner sa trajectoire et estimer le vrai risque de collision avec notre Planète. Mais, raconte-t-il, pas de chance : la Pleine Lune a gêné les observations au moment où les probabilités d’impact établies par l’ESA et la NASA étaient les plus élevées… Après quelques nuits de patience (il en faut beaucoup en astronomie), quand la Lune ronde a maigri et que son éclat s’est fait de nouveau plus discret, les observations qui ont reprise ont apaisé les chercheurs : manifestement, nous n’étions pas dans un scénario à la Don’t Look Up.
À partir de là, « les données étaient claires et confirmées le lendemain matin par nos homologues de la NASA : l'astéroïde 2022 AE1 ne présente aucun risque d'impact », a commenté Laura Faggioli, du NEOCC. Les chercheurs ajoutant qu’ils ont pu très vite passer à autre chose, au prochain astéroïde découvert.
L’humanité n’aurait pas assez eu de temps pour l’arrêter
Un heureux dénouement après quelques jours de palpitations et suspense, car, vu sa taille approximative de 70 mètres, le géocroiseur a de quoi provoquer des dégâts à une échelle régionale. Pas de quoi anéantir la vie à la surface de la Terre, salutairement, mais de quoi mettre à genoux une région après l’explosion du bolide dans le ciel, suivie d’une pluie écrasante de débris. Au-dessus de l’Antarctique, ce serait un moindre mal, mais un tel événement violent au-dessus d’une agglomération urbaine très peuplée, cela ferait de nombreuses victimes et des dégâts matériels considérables.
Marco Micheli et ses collègues ont expliqué que si 2022 AE1 était vraiment sur une trajectoire de collision avec la Terre, l’ensemble des nations n’auraient pas eu assez de temps pour réagir en envoyant une mission qui pourrait le dévier, comme le prévoit le plan de défense planétaire. Un an et demi est un temps trop court pour l’éloigner suffisamment de la Terre vers laquelle il foncerait. L’astéroïde n’est donc pas une menace pour l’humanité, mais les astronomes restent aux aguets, en cas d’arrivée d’un dangereux interlope.
Le problème avec ce genre d’astéroïde « intermédiaire » est qu’ils sont plus difficiles à débusquer que les gros spécimens ou les grandes comètes. En effet, plus les corps célestes sont petits, plus ils sont difficiles à repérer. Qu’un tout petit astéroïde rencontre la Terre, cela ne ferait quasiment aucun dommage (ou très faibles), mais qu’un corps de taille moyenne ou plus grande pénètre notre atmosphère à grande vitesse, cela serait dévastateur.