Jupiter : des images à couper le souffle capturées par le télescope James-Webb
Ces images de Jupiter prises par le télescope spatial James-Webb sont vraiment à couper le souffle. Par leur beauté et par la mine d’informations qu’elles recèlent. « Nous ne nous attendions pas vraiment à ce que ce soit aussi bon, pour être honnête » a même déclaré à leur sujet Imke de Pater, planétologue et professeur émérite à Berkeley, qui a conduit ces observations avec le français Thierry Fouchet, de l’Observatoire de Paris.
Une fois de plus l’excellente « scientifique-citoyenne » Judy Schmidt, qu’on ne présente plus, fait des merveilles avec cette nouvelle version de Jupiter par James-Webb. Ses traitements d’images sont tellement impressionnants d’ailleurs qu’ils ont retenu depuis longtemps l’attention de l’ESA, de la NASA et bien sûr de la STSCI (Space Telescope Science Institute). « […] je ne peux pas m’arrêter, a-t-elle confié à la NASA. Je pourrais passer des heures et des heures à ça chaque jour ». Judy Schmidt n’est pas une astronome professionnelle, mais une grande passionnée qui travaille sans relâche sur les trésors qu’elle pioche dans les armoires des télescopes spatiaux.
Jupiter sondée par James-Webb
Voici quelques semaines, peu de temps après que les premières images de James-Webb aient été dévoilées par la NASA, des versions initiales des images et données de Jupiter circulaient, et bien sûr, comme d’autres « scientifiques-citoyens », Judy Schmidt s’en est vite emparée de son côté pour les transformer en images spectaculaires (voir l'article que j'ai écrit pour Futura : « Jupiter dans les yeux du télescope spatial James-Webb ») Sa devise, indique-t-elle, à propos de son travail : « J’essaie de le faire paraître naturel, même si ce n’est rien de proche de ce que votre œil peut voir ». Elle l’a fait en parallèle de la STSCI, l’institut qui recueille les données et les traite dans le but de « traduire les données de Webb en images » pour les scientifiques, comme l’explique doctement Elizabeth Landau dans son billet pour le blog de la NASA sur ces images éblouissantes et les coulisses de leur fabrication.
Appelé par des chercheurs de la STsCI, Judy Schmidt est revenue dessus pour réaliser des versions encore plus polies de son travail avec leur complicité. Enrichies de nouvelles données, elles révèlent encore plus de détails aux astronomes, comme les aurores qui enflamment les deux pôles de Jupiter. Nous les découvrons ici à travers les filtres la lumière réfléchie sur les nuages et les brumes des deux régions.
Quant à la Grande Tache rouge (la Terre entière pourrait y rentrer), « la luminosité ici indique une grande altitude — donc la Grande Tache rouge a des brumes à haute altitude, tout comme la région équatoriale », explique Heidi Hammel, scientifique interdisciplinaire pour les observations du système solaire de Webb. Elle ajoute que « les nombreuses taches et stries blanches qui brillent sont probablement les sommets de nuages de très haute altitude des tempêtes condensées ».
L’émerveillement continue avec la multitude de détails dans les différentes bandes nuageuses qui ceinturent la planète géante.
Sur l’autre image, à plus large champ — ce sont à chaque fois des images composites —, nous admirons enfin quantité de détails à la fois sur Jupiter, mais aussi de quelques mondes qui lui gravitent autour. D’abord, pour commencer, resserrés près de la géante gazeuse et à peine visibles, ses très faibles et ténus anneaux. Puis, dans le prolongement du plan équatorial, deux de ses lunes minuscules : Amalthée et Adrastée. Et enfin, beaucoup plus lointain, une galaxie, présente à l’arrière-plan quand ces images ont été prises par Webb et se dévoile à nous.
Quel merveilleux spectacle scientifique !