On peut entendre les sons du rover Perseverance durant son voyage dans l’espace
À l’intérieur du vaisseau qui le conduit sur Mars, le rover encapsulé de la mission Mars 2020, surnommé Perseverance, ne dort pas. À mi-chemin de sa traversée du petit bout d’océan interplanétaire qui sépare la Planète rouge de la Terre, les ingénieurs ont activé les caméras et le micro du système chargé de la captation de toute la séquence d’arrivée sur la planète dans moins de 90 jours, le 18 février 2021. Une opération parmi d’autres de vérifications et de tests en attendant le grand jour.
Comme avec Curiosity il y a huit ans, cette séquence qualifiée de « sept minutes de terreur » sera une étape cruciale et redoutable. 410 secondes seulement s’écouleront en effet entre l’entrée dans l’atmosphère martienne à 20 000 km/h de la capsule et le moment où les roues de Perseverance toucheront le sol ! Tout se joue à cet instant et l’on imagine le degré de stress qui régnera dans le centre de contrôle du JPL ce jour-là.
Des sons entendus dans l’espace
Ce son entendu dans l’espace interplanétaire fait mentir le slogan du film Alien, « dans l’espace, personne ne vous entend crier », fait remarquer la NASA. Mais qu’est-ce qu’on entend au fait ? C’est le bruit produit par la pompe à fluide de rejet de chaleur de Perseverance. Un système indispensable pour le rover qui voyage dans cet environnement glacial et se déplacera à la surface d’un monde où les températures nocturnes peuvent descendre à -120 °C.
« Le microphone que nous avons inclus pour entendre ce que ça fait que d’atterrir sur Mars a été en fait capable de capter le système thermique de Perseverance fonctionnant dans le vide de l’espace grâce à des vibrations mécaniques » explique Dave Gruel, en charge du sous-système microphone et caméra de l’EDL (entry, descent and landing).
Dans 89 jours maintenant, Perseverance se déploiera près de l’embouchure d’un ancien fleuve qui se déversait dans le cratère Jezero voici plus de trois milliards et demi d’années.