Quatre planètes alignées à admirer à l’aube et Vénus qui frôle Jupiter le 1er mai
De la mi-avril à la fin de l’été, quatre planètes puis cinq vont se croiser dans le ciel avant l’aube. Deux d’entre elles sont des géantes aux mouvements relativement lents par aux étoiles qui semblent fixes, Jupiter et Saturne, et deux sont des voisines de la Terre avec un déplacement plus rapide par rapport aux étoiles et aux constellations, Mars et Vénus. Cette dernière, qui a récemment fait son retour dans le ciel du matin — les Romains la surnommaient Lucifer (la lumière du matin) — va nous donner quelques rendez-vous spectaculaires.
Vénus frôle Jupiter le 1er mai
Point d’orgue de ces rencontres célestes matinales, le 1er mai, quand l’étincelante Vénus (magnitude -4.1) s’affiche très très près de la non moins brillante Jupiter (magnitude -2.1). La première, dont la lumière met 8 minutes pour nous parvenir, ne cachera pas la seconde, à 47 minutes-lumière, mais il s’en faut de peu (séparées de 0,2 °). Un spectacle céleste merveilleux pour les yeux, à admirer aussi dans une paire de jumelles (un régal), un télescope ou une lunette astronomique. Les deux astres brillent très clairement au-dessus de l’est à 5 h 45 du matin, soit une heure environ avant que les premiers rayons du Soleil n’éclairent les reliefs. Dans les lueurs douces de l’aurore, les deux planètes ne seront pas difficiles à repérer, pour cela il vous suffira juste de vous placer sur un site qui offre une vue dégagée sur cette portion de l’horizon (est et sud-est). La conjonction sera aussi visible en villes si bien entendu le levant n’est pas caché.
Le rapprochement Vénus-Jupiter commencera les jours précédents du 1er mai et durera jusqu’au 3 mai, avec un écart visuel qui se creuse ensuite de plus en plus. Vénus bouge très vite, si bien que 10 jours après elle sera, visuellement (du point de vue terrestre), quasiment à équidistance de Jupiter et de Mars. Saturne, quant à elle, est beaucoup plus éloigné sur l’écliptique, culminant au sud-est, dans le Capricorne, quand Vénus sort à peine de l’horizon. La planète aux anneaux est la première du quatuor que l’on peut voir surgir de l’horizon en cette période (dès 3 h 30 du matin).
Conjonction de Mars avec Jupiter
Autre beau moment qui s’annonce : le rapprochement de Mars la rouge avec Jupiter, à l’éclat doré, le 25 mai avant l’aube, au-dessus des cornes pâles de la Lune (dernier croissant). Vénus, phosphoros, la porteuse de lumière, arrive toujours la dernière dans cet alignement, au-dessus de l’est, une heure avant le lever du chaud Soleil de mai.
Le 27 mai, la Lune qui a encore maigri, arbore à présent sa magnifique parure de lumière cendrée avec ses cornes, un croissant, extrêmement fine, sous l’égide de la flamboyante Vénus. Un superbe rendez-vous à ne pas manquer dans les lueurs caressantes de l’aube. Un peu plus haut, toujours en suivant le chemin qu’emprunte les planètes, l’écliptique, Mars et Jupiter, sont de plus en plus proches l’un de l’autre, jusqu’à se réunir littéralement, et visuellement, le 29 mai. Le rouge et l’or se croisent. Mars s’apprête à doubler Jupiter.
Mercure fait son apparition en juin
Début juin, une cinquième planète s’ajoute à ce grand bal : Mercure. Mais il faudra plus de patience et un regard pénétrant pour la distinguer dans les lumières qui inondent cette partie du ciel près de l’horizon. Elle est très du Soleil et son lever annonce donc l’arrivée imminente de ce dernier. Mercure a du mal à s’élever dans le ciel, et déjà, début juillet, elle retourne en hâte vers l’horizon. Pendant ce temps, Vénus, qui aura pris ses distances avec Jupiter et Mars, traverse le Taureau à la tête brodée des étoiles des Hyades. Après cela, l’étoile du matin amorce son lent déclin et disparaît de l’aube en octobre. Pour la revoir briller, il faudra ensuite patienter quelques mois, jusqu’au soir du 3 janvier 2023, avec une ascension au sud-ouest. Quelques soirs plus tard, elle croise Saturne pour une admirable conjonction en début de nuit.