Trois phénomènes pris de la surface et la banlieue de Mars
Une lune de Mars passant devant Jupiter, une éclipse du Soleil vue de la surface de la Planète rouge… Regardez 3 phénomènes astronomiques photographiés d'une autre planète.
Il y a du monde sur et autour de Mars. Pas des entités vivantes (pas de traces découvertes en tout cas pour l’instant mais ce n’est pas exclu, car des formes de vie ont pu avoir trouvé refuge dans dans le sous-sol de Mars), mais des vaisseaux et des robots envoyés par les voisins de la Terre, très curieux de savoir ce qu’il s’y passe et s’y est passé.
Sur la surface de Mars, il y a notamment deux rovers américains en activité, Curiosity et le dernier arrivé Perseverance (sans oublier son compagnon Ingenuity qui expérimente le vol dans les airs de Mars), et le premier astromobile chinois sur Mars, Zhurong. Et autour, dans l’espace, il y a une flottille de sondes spatiales qui la scrutent tous les jours depuis des années : MRO, Hope, MOM, ou encore Mars Express. Cette dernière est là-bas depuis 2004 et continue de nous abreuver d’images et de données de la surface de la Planète rouge, ainsi que de son environnement direct où circule ses deux mini lunes, Phobos et Deimos.
Deux occultations photographiées autour de Mars
Au cours de cette année, la sonde européenne a eu l’occasion d’observer deux conjonctions d’astres : Deimos et Jupiter, la première occultant la seconde située à plus de 745 millions de kilomètres, et Phobos qui est passée devant son cadet Deimos. Cela offre de belles images, mais permet aussi de faire de la science, car ces occultations aident les astronomes à affiner les positions et les orbites de trois satellites en mesurant les durée des occultations. Pour Phobos, qui sera visitée par la sonde MMX (Martian Moons eXploration) en 2025, Deimos, et enfin Europe, autour de la géante Jupiter. Cette lune intrigante et glacée abrite un océan d’eau salée que deux spatiales pourront bientôt survoler, JUICY et Europa Clipper. Leurs missions seront bien sûr d’enquêter sur ce monde potentiellement habitable. Et pour les mener à bien, l’ESA et la NASA ont besoin de connaître le plus précisément possible son orbite qui subit les forces d’attraction et de Jupiter et de ses autres consœurs gravitent avec elle autour de la planète.
Une éclipse du Soleil sur Mars
De son côté, dans le calme olympien qui règne à la surface de Mars et le cratère Jezero qu’il explore, Perseverance a pointé son regard, les yeux de sa caméra MastCam-Z, sur une éclipse du Soleil. Bon, rien à voir avec celles qui nous émerveillent sur Terre, car comme on l’a vu, Phobos est tout petit, 157 fois plus petit que la Lune. Ce satellite est aussi incomparablement plus proche de Mars que la Lune ne l’est de la Terre : 6 000 kilomètres seulement, contre 364 000 kilomètres en moyenne pour la Lune. Le satellite martien est tiré par la planète à laquelle elle est asservie et se rapproche dangereusement de sa surface. Des études estiment qu’elle sera brisée par les forces de marée d’ici 50 000 ans, et ses débris pourraient même former un anneau. Cinquante millénaires, c’est plutôt un avenir proche à l’échelle de l’Univers. En attendant, les chercheurs veulent y envoyer un vaisseau pour mieux comprendre sa résistance aux forces de marée et aussi tenter de connaître son origine, et comment s’est-elle retrouvée là, dans le giron de Mars. Idem pour Deimos qui n’a peut-être pas la même histoire que son compère et dont les origines demeurent aussi floues.
Sur les images de l’éclipse prises par Perseverance, on peut admirer la silhouette ovoïde de Phobos, ainsi que les irrégularités de son relief en surface, et des taches sombres sur le Soleil.