Voyage interstellaire : voici à quoi ressemblerait le Soleil vu des autres étoiles
L’espèce humaine n’est pas encore capable de faire des voyages interstellaires à l’image de ceux que l’on voit dans les grandes épopées de science-fiction comme Star Wars et Star Trek. C’est tout juste si nous pourrons bientôt retourner sur la Lune, le corps céleste le plus proche de nous. Pourquoi ? Parce que cela coûte énormément d’argent et d’énergies pour développer et construire un lanceur puissant capable de s’arracher de la gravité terrestre avec toute sa cargaison. En outre, le contexte géopolitique actuel, dominé par la guerre en Ukraine, pourrait menacer d’arrêter tous ces efforts. Ne soyons pas pessimistes et pour l’instant, tout est prévu pour un premier lancement bientôt, en 2022, avec Artemis I. Ce sera un vol autour de la Lune. Puis suivront Artemis II et le retour de l’humanité sur le sol lunaire avant la fin de la décennie avec Artemis III. Premiers maillons d’une mission très ambitieuse qui a pour réel objectif : Mars. Un vieux rêve qui va bientôt devenir réalité.
Ce voyage jusqu’à la Planète rouge ne sera pas sans risques. Les équipages devront surmonter les tempêtes solaires, l’isolement, des désordres psychologiques et une fois sur le sol de Mars, survivre à ses conditions très hostiles : températures basses, aridité, pression atmosphérique très faible, éloignement des siens, de notre planète natale, du Soleil, etc. Si nous y parvenons, ce sera la première fois de son histoire que l’être humain marche sur une autre planète. Cela pourrait être dans 10 ans.
Et après ?
Après d’autres terriens suivront, dans le cadre de missions scientifiques et, qui sait, pour y travailler, s’installer avec sa famille, tel que l’imagine et le veut Elon Musk, à l’horizon 2050.
Pendant ce temps, nous continuerons aussi de rêver à aller sur d’autres mondes, toujours plus lointains, dans le Système solaire. À cela aussi, le fondateur de SpaceX y pense, imaginant d’ores et déjà des voyages jusqu’à des lunes potentiellement habitables comme Europe et Ganymede autour de Jupiter, Encelade autour de Saturne.
Évidemment, nous rêverons ensuite d’atteindre d’autres étoiles et de grandes croisières interstellaires (on en rêve tous déjà). Bien entendu, la première que nous visiterons sera la plus proche, Proxima du Centaure. Située à seulement 4,2 années-lumière (environ 40 000 milliards de kilomètres), elle nous intéresse d’autant plus que les astronomes y ont détecté des planètes — une troisième a été confirmée en février 2022 —, dont une qui gravite dans la zone habitable de l’étoile. Des chercheurs, financés par des mécènes ont d’ailleurs déjà un plan pour aller la voir de plus près. Ce sera certes sans équipage. En éclaireur, en transférant à la Terre les images de ces mondes explorés pour la première fois. Ce sera extraordinaire : nous verrons (peut-être) le sol à travers son atmosphère, entre les nuages, nous verrons (peut-être) s’il y a de la végétation, des formes de vie variées, ou si c’est un monde désolé, brulé, anéanti par les tempêtes de son étoile instable… Cet exploit pourrait être réalisé 20 ans seulement après son départ de la Terre, assurent les concepteurs. L’idée est d’envoyer une microsonde — qui pourrait avoir de la taille d’un timbre — attachée à une grande et très fine voile solaire. De puissants lasers la propulserait alors à 20 % de la vitesse de la lumière, permettant d’envisager d’atteindre Proxima Centauri en deux décennies, au lieu de plusieurs siècles ou millénaires avec une sonde spatiale de type Cassini ou New Horizons. Ce projet ambitieux est en train de voir le jour sous l’égide de la Seti Institute.
Après cette première visite au système planétaire le plus proche, nous envisagerons sans doute d’y aller nous-mêmes approfondir l’exploration et, pourquoi pas, s’y installer durablement. Du moins, d’installer une colonie. Un rêve ? Cela dépendra bien sûr des conditions sur cette planète et de nos capacités à réaliser un voyage habité jusqu’à Proxima.
Ensuite, il y aura les autres planètes qui gravitent autour de Proxima, et celles qui sont autour d’Alpha du Centaure A et B (c’est un système triple). Et naturellement, si nos moyens nous le permettront, nous partirons plus loin encore, dans les systèmes voisins, et d’étoile en étoile, de génération en génération, jusqu’à des mondes que nous ne connaissons pas encore, intrigants, habités ou pas. Une immensité de possibilités s’offre à nous. L’être humain deviendrait alors plus qu’un être natif de la Terre, une espèce interstellaire, enrichie de ses multiples explorations, adaptée à des voyages insoupçonnés. Tout cela pourrait être possible, si nous ne nous autodétruisons pas avant.
Le Soleil vu d’autres étoiles
Quand, dans 100 ans, 1 000 ans, nous voyagerons d’étoile en étoile, nous ne pourrons plus admirer le petit rocher bleu où est apparue notre espèce, car elle est bien trop ténue et noyée dans la lumière de son Étoile, le Soleil qui, lui, sera encore visible d’ailleurs, dans l’espace. Ainsi, si nous n’allons pas trop loin, les voyageurs de l’espace le verront-ils briller au sein des constellations qui nous sont familières sur notre berceau terrestre, ou encore à côté d’étoiles connues pour leur éclat dans les nuits sur Terre. En s’éloignant de leur système d’origine, ces visiteurs d’autres mondes auront encore des chances de distinguer le Soleil comme une étoile parmi d’autres, une lueur plus ou moins faible qui se présente dans des constellations aux formes nouvelles, du fait de notre déplacement dans la Galaxie.
Cela arrivera peut-être un jour. En attendant, grâce à un logiciel libre et gratuit, en open source, comme Celestia, vous pouvez d’ores et déjà, au XXIe siècle, vous transporter vers d’autres étoiles pour contempler l’étoile qui a vu émerger la vie sur sa troisième planète, la Terre. Dans 100 ou 1 000 ans, ce seront peut-être des enfants de nos descendants qui chercheront cette étoile le soir depuis leur jardin sur une nouvelle planète, une Terre 2.0, une exoterre.